LA Vè République
C’est la Constitution du 4 octobre 1958 qui définit les institutions de la Ve République :
Affiche pour le réferendum sur la constitution de la Vè République
• Si le changement de constitution équivaut au changement de république, la constitution a tout de même pu être modifiée depuis 1958 : ainsi en 1962, l’élection au suffrage universel du président de la République a été mise en place.
• Elle est l’expression de la souveraineté nationale (le pouvoir politique détenu par les citoyens) car la constitution originale et les modifications apportées ont été approuvées par référendum.
• C’est le Conseil constitutionnel qui veille à vérifier la conformité des lois à la Constitution.
La Constitution doit garantir le caractère démocratique de notre République. En effet, trois conditions sont indispensables pour garantir la démocratie :
• Le pluralisme politique : les citoyens doivent pouvoir choisir entre différents partis et idées politiques.
• Le respect des libertés fondamentales : liberté d’expression, de presse, de réunion, de circulation etc.
• La séparation des pouvoirs : aucun pouvoir ne doit dominer les autres et aucune personne ne doit concentrer dans ses mains plusieurs pouvoirs sous peine pour la France de devenir une dictature.
Organigramme de la Vè République
La Ve République est un régime semi-présidentiel : en effet le président de la République n’est pas responsable devant le Parlement (c’est le gouvernement qui l’est).
• C’est en effet le président de la République qui est la « clé de voûte » du régime : son pouvoir, l’exécutif, qu’il partage avec son gouvernement nommé par ses soins, est fort : il détermine et conduit la politique de la Nation.
• Ce sont les députés et sénateurs (le Parlement) qui débattent et votent les lois (pouvoir législatif).
Le pouvoir judiciaire est détenu par différentes cours de justice et magistrats chargés de veiller au respect des lois.
DÉFINITIONS
Cohabiter : Fait de partager l’exercice du pouvoir entre un président de la République et un Premier ministre issus de tendances politiques différentes.
1. LA RÉPUBLIQUE GAULLIENNE (1958-1969)
Intervention télévisée du Général de Gaulle (1961)
A. La politique de grandeur
Le général de Gaulle veut assurer la stabilité politique à l’intérieur du pays et restaurer le prestige de la France à l’étranger.
La constitution de la Ve République qui est l’œuvre du général de Gaulle donne un pouvoir accru au président de la République. Elle est approuvée par référendum en septembre 1958.
Devenu président de la République en décembre 1958, le général de Gaulle veut restaurer le prestige et l’indépendance de la France.
Dès 1958, il regroupe les colonies françaises dans la « Communauté française » et leur promet l’indépendance.
Il règle le problème algérien en mars 1962 par les accords d’Évian qui accordent à l’Algérie une indépendance approuvée par référendum. Décolonisée, l’Afrique noire signe des accords de coopération avec la France (1960-1961).
Il conteste la domination des États-Unis sur les plans politique, militaire et monétaire. Il dote la France de l’arme atomique (1960) et lui fait quitter l’OTAN en mars 1966.
Il refuse l’entrée du Royaume-Uni dans la Communauté économique européenne et s’appuie sur l’alliance allemande.
B. Modernisation et prospérité économique
La prospérité économique et la stabilité politique caractérisent les débuts de la ve République.
La France connaît une forte expansion économique et le niveau de vie s’améliore, ce qui se ressent dans les domaines du logement, de l’équipement ménager, des loisirs et de la santé.
L’État favorise le développement des technologies françaises : énergie nucléaire, mise au point du Concorde et de l’Airbus.
À cette période de prospérité économique correspond une stabilité ministérielle, appuyée à l’Assemblée nationale par une forte majorité de gaullistes.
Graphique illustrant la progression du niveau de vie des Français pendant les 30 Glorieuses (1950-1980)
C. Contestations sociales et démission (1968-1969)
À partir de 1965, l’influence du général de Gaulle faiblit. Il n’emporte les élections présidentielles de 1965 qu’au deuxième tour et ne dispose plus que d’une majorité relative à l’Assemblée nationale après 1967.
En mai 1968, une agitation étudiante débouche sur une grave crise sociale et politique. Les grèves paralysent le pays malgré la signature des accords de Grenelle qui accordent des hausses de salaires.
2 affiches de mai 68 hostiles au Général De Gaulle
On reconnait le profil du Général de Gaulle sur les 2 affiches (dans l'affiche de droite, le général de Gaulle est est représenté sous la forme d'une croix de Lorraine inversée)
La gauche demande le départ du Président. Mais celui-ci reprend la situation en main et les élections législatives de juin 1968, dans une atmosphère de peur, redonnent la majorité aux gaullistes.
Cependant, en avril 1969, les Français rejettent par référendum le projet de régionalisation proposé par de Gaulle et ce dernier démissionne.
2. DE 1969 À 1998 : LA VE RÉPUBLIQUE ET SON ÉVOLUTION
A. La droite face à la gauche (1969-1980)
Pendant que le président de la République Georges Pompidou méne une politique de réformes, les partis de gauche s’unissent derrière François Mitterrand.
Georges Pompidou est élu président de la République en 1969. Ancien Premier ministre du général de Gaulle, il mène une politique plus européenne et ne s’oppose plus à l’entrée du Royaume-Uni dans la CEE. Son Premier ministre Jacques Chaban-Delmas applique une série de réformes, la « Nouvelle Société », qui vise à réduire les inégalités par la création du SMIC – salaire minimum interprofessionnel de croissance. Mais Georges Pompidou meurt de maladie en avril 1974.
Pendant ce temps, les partis de gauche se sont rapprochés. Parti communiste, parti socialiste et radicaux de gauche ont signé un programme commun de gouvernement en 1972. Leur candidat François Mitterrand est battu de peu aux élections présidentielles de 1974 par Valéry Giscard-d’Estaing.
B. La crise économique et ses effets
Au milieu des années 70, la France est atteinte par la crise économique mondiale. Le chômage et l’inflation connaissent une hausse brutale. En 1975, il y a un million de chômeurs en France et l’inflation atteint 10 %.
Les 2 chocs pétroliers de 1973 et 1979 et leurs incidences sur les prix du baril.
Le Premier ministre Jacques Chirac amorce une politique de réformes : majorité à 18 ans, lois sur le divorce et sur l’avortement.
À partir de 1976, Raymond Barre nouveau Premier ministre instaure une politique économique de rigueur très impopulaire (Cf. Séquence 10). La majorité de droite se divise.
C. La gauche au pouvoir (1981-1995)
En mai 1981, F. Mitterrand gagne les élections présidentielles : c’est le premier président de gauche de la Ve République. Il dissout l’Assemblée nationale et y obtient une majorité importante après les élections législatives de juin 1981.
La Une de la persse ua lendemia n de lavictoire de Mitterrand en 1981
Le nouveau gouvernement dirigé par Pierre Mauroy comprend des ministres communistes. Les réformes promises sont appliquées : nationalisations dans l’industrie et dans le secteur bancaire, décentralisation, 5e semaine de congés payés, semaine de 39 heures, abolition de la peine de mort.
Mais la poursuite de la crise amène le gouvernement à une politique de rigueur dès 1983. Le mécontentement augmente, soutenu par des divergences sur la question de l’école privée.
En 1986, les élections législatives marquent la victoire de la droite. Amené à nommer un Premier ministre dans la majorité parlementaire, François Mitterrand désigne Jacques Chirac : c’est la première cohabitation. Certaines des réformes de 1981 sont supprimées.
Chirac (issu de la droite) remporte les élections législatives de 1986 et, est nommé 1er ministre par Mitterrand (Socialiste). Les 2 hommes s'affrontent sur la politique a mener. Mitterrand s'oppose à Chirac et finit par remporter les élections présidentielles de 1988 contre Jacques Chirac.
Aux élections présidentielles de 1988, Jacques Chirac est battu par François Mitterrand. Malgré la maîtrise de l’inflation, le chômage touche trois millions de personnes. On institue le RMI – Revenu minimum d’insertion et la CSG – Contribution sociale généralisée – pour aider les plus démunis.
En 1993, la droite gagne à nouveau les élections législatives : c’est la deuxième cohabitation avec Édouard Balladur comme Premier ministre (1993-1995).
D. La droite à la présidence (1995-1999)
Jacques Chirac est élu président de la République en mai 1995. Son Premier ministre Alain Juppé connaît une rapide impopularité.
Alain Juppé( a gauche) et Jacques Chirac (à droite). Juppé fut le Premier Ministre de Chirac de 1995 à 1997. Il est remplacé par Lionel Jopsin (Socialiste) pour une cohabitation jusqu'en 2002
En juin 1997, le président dissout l’Assemblée nationale : la victoire de la gauche entraîne la nomination de Lionel Jospin comme Premier ministre. C’est la troisième cohabitation de la Ve République.
Répartition des sièges de députés en fonction des partis politiques au lendemain des élections législatives de 1997
La gauche (PS + PC + PRG) est majoritaire et forme un gouvernement de gauche alors que Jacques Chirac (Pdt de la République) est issu de la droite (RPR)
Prévue pour assurer une stabilité politique, la Constitution de 1958 a pu s’adapter à l’alternance politique liée aux difficultés économiques grâce au système des cohabitations. La France s’est profondément transformée et a pleinement participé au processus de construction européenne notamment par la signature du traité de Maastricht en 1992.
Lisez en parallèle la Séquence 10 sur la croissance dans le monde, ainsi que la Séquence 25 sur la puissance française. Complétez votre étude de l’évolution de la société française par la lecture des séquences précédentes consacrées à l’histoire de la France depuis 1945 (22 et 23).